Barbade – Grenade : le match le plus dingue de l’Histoire

Nous sommes le 27 janvier 1994. La Barbade, petite île située dans la mer des Caraïbes, affronte Grenade dans un match qualificatif pour la Gold Cup. Le match est capital : dans cette poule de seulement 3 équipes où Porto Rico est d’ores et déjà éliminé, la victoire vaudra qualification. Et c’est à la 87ème minute que les joueurs de la Barbade exultent. La raison ? Ils ont marqué contre leur camp.

C’est à peine croyable. Mais pourtant bien vrai ! Il faut dire que le règlement de ces qualifications est absolument délirant. Pour éviter un classement trop sgolderré, dû au faible nombre d’équipes présentes par poule, la CONCACAF avait décidé que tous les matchs nuls se joueraient en prolongations. Et que le but en or vaudrait double. Un but en or à 1-1 ? Cela fait 3-1, bien sur ! Ainsi, la différence de buts serait plus probante.

Ce jour là, la Barbade doit gagner par deux buts d’écarts pour espérer aller plus loin. A l’approche du dernier quart d’heure, le job est fait : 2-0. Tout aurait pu en rester là. Mais à la 83ème minute, Grenade réduit le score. Il faut donc marquer à nouveau, et il ne reste plus que sept minutes. Dès lors, le but grenadin est pris d’assaut. Encore trois minutes pour marquer. C’est alors que ce fameux règlement fait son apparition. A cet instant, il faut marquer un 3ème but en trois minutes. Mais si Grenade égalise à 2-2, alors la Barbade aura 30 minutes supplémentaires – les prolongations – pour scorer, puisque le but en or fera passer le score à 4-2 ! L’idée commence à germer. Marquer contre son camp pour gagner du temps… Les joueurs hésitent. Jusqu’à ce qu’un défenseur frappe dans ses buts ! Deux partout, les Grenadins n’en reviennent pas. Les supporters, qui viennent de comprendre, éclatent de rire. Oui mais… nous n’en somment qu’à la 87ème.

Peu importe la cage, pourvu qu’il y ait but

Si le score en reste là, il y aura donc prolongations. Mais Grenade ne l’entend pas de cette oreille et commence à comprendre l’astuce. S’ils marquent dans n’importe quel but, ils seront qualifiés ! Une victoire 3-2 les installe logiquement en tête, mais une défaite 3-2 aussi, puisque la Barbade n’aura gagné que par un seul but d’écart. Cette fin de match devient surréaliste. Grenade récupère le ballon et file marquer contre son camp. Mais un attaquant de la Barbade vient sauver sur leur ligne ! Les attaquants deviennent défenseurs, les défenseurs attaquants. Grenade cherche à marquer, peu importe la cage. En face, les joueurs de la Barbade tentent tant bien que mal de protéger les deux camps. Délirant. Le coach grenadin Clarkson déclarera après le match : « Nos joueurs étaient désorientés, ils ne savaient même pas dans quelle direction attaquer, le but de nos adversaires ou le nôtre. Je n’avais jamais vu ça. En football, on est censé marquer contre l’adversaire, pas pour lui! ». Après quatre minutes du temps additionnel le plus incroyable de tous les temps, la Barbade obtient finalement la prolongation. Et marque à la 94ème. 4-2, la qualification est en poche. Ils ont joué avec leur tête. Et avec le règlement, et ça, le coach d’en face ne le digère pas. Il balance : « Je me sens trompé. Le gars qui a pondu cette règle devrait prendre la direction de l’asile de fous ».

L’histoire ne dit pas si les dirigeants en question ont finit en psychiatrie. La règle, quant à elle, a vécu ses derniers jours. La Barbade sera toutefois éliminée lors du tour suivant, derrière la Guadeloupe et Trinité-et-Tobago. Le vice ne pait pas.

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